Tapis : Les matériaux

La laine

Matériaux le plus utilisé pour le velours et parfois la chaîne ou la trame, la laine a diffé­rentes sources :

–  Laine de mouton couramment employée (voir aussi Kork).

–  Laine de chèvre généralement utilisée par les nomades.

–  Laine de chameau utilisée par les nomades dans sa couleur d’origine.

Le coton

Employé pour la chaîne et pour la trame (partiellement au sein du velours dans cer­tains tapis turcs, généralement anciens).

La soie

Matériaux très couteux quand il est de bonne qualité et assez résistant. S’emploie en chaî­ne, trame ou pour le velours. Est parfois utili­sée pour surligner les motifs au sein de ce dernier.

“L’emploi de la soie n’implique pas obli­gatoirement une certitude de qualité ou de prix élevé”.

La teinture et les couleurs

La qualité et la finesse des matières pre­mières employées permettent la recherche des décors du tapis et, par conséquent, l’emploi d’une quantité de teintes plus ou moins importantes.

Pendant longtemps le secret des teintures a été jalousement gardé. Elles étaient faites à base de végétaux jusqu’au début du siècle; chacun avait sa “petite cuisine”.

Parmi les principaux végétaux employés on trouve :

*  Pour le rouge, la garance.

*  Pour le jaune, le safran ou les feuilles de sumac.

*  Pour l’orange, la racine de curcuma.

Le procédé d’application des teintures sur la laine diffère avec chaque artisan, le principe théorique de base étant la dilution de la tein­ture dans l’eau bouillante, et l’introduction des écheveaux dans ce mélange, le tout res­tant sous ébullition plus ou moins long­temps. Étant donné qu’il n’existait aucune rigueur dans les mélanges et le dosage des colorants, il est certain que jamais un teintu­rier ne pouvait refaire une même teinte, ce qui explique les changements de tons appe­lés “Abrach”, qui apparaissent dans certains tapis. Vers la fin du siècle dernier, apparurent les couleurs chimiques, faites au début à par­tir d’un dérivé du benzène, l’Aniline. L’emploi en était plus facile, mais le principe ne conférait plus aux tapis le vieillissement de teinte qu’ils avaient auparavant. Depuis, beaucoup de progrès ont été faits dans ce domaine, avec la création de nombreux pro­duits, permettant d’obtenir des résultats qui ne déprécient en rien le tapis. Au contraire, ces produits autorisent l’emploi de  coloris nouveaux qui favorisent davantage la recherche décorative dans les tapis fins.

« Reconnaitre les tapis », René Samani, 1991, éd. Massin