Tapis Noué main, fait main

Le nouage étant l’élément essentiel dans le respect de la tradition de tissage d’un tapis, il est nécessaire de préciser ici la différence entre les tapis faits main et les tapis noués mains.

Le nouage de chaque brin de laine représen­te environ 30% du travail dans l’élaboration d’un tapis. Or il existe depuis un certain nombre d’années des provenances où, dans un but de rentabilité, les tapis ne sont plus noués mais faits main, les brins de laine étant simplement passés autour des chaînes sans aucun nœud.

De plus les calibres des chaînes, trames et laines sont calculés de façon à obtenir une densité de points apparemment importante sans nécessiter aucun serrage. On conçoit donc aisément que ces pièces dont le tissage ne respecte pas la tradition ne peuvent être considérées comme des tapis véritablement authentiques.

Dans le présent guide il n’est question, sauf précision, que des tapis noués main.

« Reconnaitre les tapis », René Samani, 1991, éd. Massin

Tapis Persans : Mode de tissage

Dans un premier temps et de façon théo­rique, les chaînes sont tendues entre deux cylindres de bois (fig. 3);

cylindres

ces dernières sont en nombre pair, car chaque nœud est exécuté sur deux chaînes (fig. 4A et B). Un des cylindres enroule le tapis au fur et à mesure de sa conception, l’autre libère simultanément une nouvelle partie de chaînes.

Vient ensuite la constitution du “kélim” par le passage de trames autour des chaînes (fig.l). A ce stade est exécutée la première rangée de nœuds. Ces derniers sont faits à l’aide d’un crochet-couteau (voir photo)

crochet_couteau

qui tire le brin autour des chaînes et, le nœud étant terminé et serré, le précoupe sommairement en surface. La rangée finie, le tisseur passe une trame qui va venir bloquer et tasser ces nœuds, puis une contre-trame.

« Reconnaitre les tapis », René Samani, 1991, éd. Massin