Glossaire

ABRACH

Terme iranien désignant une variation horizontale de tons dans une même couleur au sein du velours de certains tapis. Le procédé d’application des teintures sur la laine diffère avec chaque artisan, le principe de base étant la dilution de la teinture dans l’eau bouillante, et l’introduction des écheveaux dans ce mélange, le tout restant sous ébullition plus ou moins longtemps. Etant donné qu’il n’existait aucune rigueur dans les mélanges et le dosage des colorants et que parfois, en cours de tissage, la quantité de laine prévue s’avérait insuffisante, il est certain que jamais un teinturier ne pouvait refaire une même teinte.

ADJIDJAIILL

Nom iranien (XIXe siècle)
Ce nom est celui d’un maître tisserand de la seconde moitié du XIXe siècle, qui marqua la région de Tabriz par la qualité et la finesse de ses réalisations.

AFGHAN

Terme désignant la production générale de tapis tissés en Afghanistan.
Voir principalement : Beshir et Herat.

AMORLI

Nom iranien (XIXe siècle)
Amorli était un tisseur de la seconde moitié du XIXe siècle qui exerça dans la région du Khorassan. Ses œuvres se caractérisent par une extrême finesse, et par l’emploi de soies (peu courant dans cette provenance) pour souligner les motifs et exécuter des lisières. Les “Khorassan Amorli” se distinguent généralement par un Khélim en soie faisant le tour complet du tapis, Khélim sur lequel sont tissés en relief des petits motifs floraux (voir Souf).

AMRITSAR (voir Inde)

ANCIEN

Sont considérés comme anciennes, suivant la législation douanière, les pièces qui ont au minimum cent ans. Pour un tapis récent, il est possible de définir son âge à dix ou vingt ans près. Par contre, pour les pièces anciennes ou antiques, la précision est nettement moins importante, à tel point que pour les tapis du XVIIe ou XVIIIe siècle par exemple, on peut être amené à les localiser dans la première ou seconde moitié du siècle. Ceci est dû au fait que les pièces très anciennes sont rares à notre époque et que, par conséquent, les références sont peu abondantes. A noter : certains tapis sont datés en années musulmanes et caractères orientaux. Le point de départ de la chronologie musulmane, qui se compte en années lunaires, est le mois de juillet 622 de 1ère chrétienne.

Pour convertir celles-ci en années chrétiennes il faut :

  • 1. Soustraire 3% de l’année musulmane.
  • 2. Ajouter 622.

Exemple : année musulmane = 1368.1368 – 3% = 1327.1327 + 622 = 1949.

AZERBAÏDJAN

Province de l’ouest de la mer Caspienne s’étendant de part et d’autre de la frontière irano-russe et bordant la Turquie. Tabriz est considérée comme capitale de l’Azerbaïdjan en Iran.

Principaux lieux de tissage iraniens :

  • Tabriz,
  • Ardébil,
  • Sarabend

Principaux lieux de tissage russes, arméniens et géorgiens :

  • Région de Kazak,
  • Région du Daghestan,
  • Région de Chirvan,
  • Erevan
  • Karachov

Principaux lieux de tissage turcs :

  • Région de Kars (Voir Caucase).

BAFT

Ce terme iranien signifie “Tissage” et est parfois employé associé à différentes origines. Exemple : “Seneh Baft” signifie “tissage façon Seneh”. Baft-E-Seneh signifie “tissage provenant de Seneh”

BOTEH

Terme iranien formant le dessin “Cachemire”, le “Boteh”, motif dit de la “goutte d’eau”, représenterait le “sabot de Mahomet” ou “la lampe d’Aladin”. Motif repris dans diverses provenances et sous différentes formes, en particulier dans la région de Sarabend (Mir).

CAUCASE

Région s’étendant à l’ouest de la mer Caspienne comprenant partiellement l’Azerbaïdjan turc, soviétique et iranien. Sont considérées comme étant du Caucase principalement les origines suivantes :

  • URSS : Akhte Mikhra, Bortchalou, Chirvan, Erévan, Karabagh, Kazak, Kouba, Soumakh, Derbent.
  • Turquie : Kars.
  • Iran : Karadagh, Ardébil (voir Azerbaïdjan).

CHAINE

Les chaînes, qui peuvent être de différentes matières (coton, laine ou soie), sont tendues sur le métier et vont être le support du tapis, le traversant sur toute sa longueur, et formant ainsi ses franges lorsqu’il sera terminé. (Voir Généralités % 3)

CHIEN QUI COURT

Terme désignant un motif qui représente une continuité de vagues que l’on retrouve généralement dans les bordures et contre-bordures des tapis. On le revoit souvent dans les tapis du Caucase.

DHURRIES

Les Dhurries sont des Kélim tissés en Inde. Les chaînes sont en coton, et les trames peuvent être en laine ou en coton. Les coloris sont généralement pastels, et le motif géométrique ou semi-géométrique. C’est un tissage sans envers ni endroit dit “double face” (voir Karamanie). Les Dhurries en coton sont généralement plus fins que ceux en laine. DOZAR
Le Dozar est un terme iranien signifiant mot à mot : “deux zar” (zar, unité de mesure, voir à ce mot). Ce terme est employé pour désigner les tapis dont la dimension est voisine de 2.00 x 1.40 mètres, appelés encore Sedjadeh.

GOL (ou Gui).

Terme iranien qui signifie fleur. A noter que les tapis dont les fleurs composant le motif sont en soie sont dits tapis “Gol é Abrochom”. Exemple : Tabriz “Gol é Abrochom” signifie Tabriz à fleurs en soie. Désigne aussi le motif traditionnel employé avec diverses variantes, dans les tapis de Boukhara, et d’une manière générale dans les tapis Turkmènes. HATCHLOU
Le terme Hatchlou est associé à un motif Turkmène divisant le champ du tapis en quatre parties par une croix centrale. Les tapis comportant ce motif sont souvent appelés “Tapis de prière”, (voir Boukhara).

HERATI

Le motif “Herati » est composé par la juxtaposition en forme de bouquets, de palmettes ou “Boteh”. Il est très employé dans la région du Khorassan et dans la partie ouest de l’Iran. (Voir Herat).

INDE

L’Inde a commencé à se révéler dans le domaine du tapis durant la seconde moitié du XVIe siècle. A cette époque, des tisseurs persans furent installés dans la région d’Agra. Apparurent alors les tapis dits “Indo-Persans”. Leur texture et leur beauté étaient équivalentes à celles des tapis persans dont ils s’inspiraient (en particulier Ispahan). Jusqua la fin du XIXe siècle, la production de l’Inde, après avoir abandonné l’inspiration iranienne, resta de très bonne qualité. Depuis la fin du XIXe siècle, cette production s’est énormément dégradée jusque dans les années 1980, époque à laquelle des tisseurs iraniens s’expatrièrent à la suite de l’arrivée au pouvoir de khomeiny, apportant un nouveau souffle à une partie de la production indienne.
A noter que cette nouvelle production “Indo-Persane”, minime ne permet pas pour l’instant de relever le niveau de qualité courant du tapis en Inde.
Origines principales de production : Djaypur, Agra, Amritsar, Cachemire (voir aussi Indo-Perse).

KALEI (OU KALEY)

Terme iranien désignant les tapis étroits et longs.
Largeur entre 1,60 et 1,70 m Longueur pouvant atteindre 4 mètres Kaleï vient de Kale qui veut dire tête.
Kaleï signifie “Qui a de la tête”, c’est-à-dire “qui est allongé”.

KARACUL (ou KARAKUL)

Terme désignant une qualité de laine. Dans la région de Samarkand, d’où proviennent les peaux dites d’”Astrakan”, les agneaux, très généralement les plus jeunes, fournissent une laine soyeuse et fine, appelée “Laine de Karacul”, utilisée pour le tissage, principalement dans les régions d’Ispahan, Kashan, Tabriz, Ghom, pour les tapis les plus fins.
Il existe une autre variété de laine semblable à celle-ci, provenant des agneaux élevés sur les hauts plateaux d’Iran et dénommée “Laine Kork”. Le terme “Kork” (exemple : Ispahan Kork, Kashan Kork…) est devenu un terme usuel regroupant toutes les laines fines, douces et d’excellente qualité employées pour le tissage de certains tapis.

KARADJA. (Voir Karadagh)

KARAMANIE

L’origine de ce terme vient de Turquie centrale et était attribué aux Kélim fabriqués dans la région de Karaman. Appelés aussi “double face”, Les Kélim de cette région n’avaient pas vraiment de différence entre l’envers et l’endroit, contrairement aux Soumakh. Depuis, tous les Kélim dits “double face” sont appelés “Karamanie”, nom devenu synonyme d’un mode de tissage.

KÉLIM (KIIIM)

Le terme de kélim désigne le tissage simple chaîne trame qui se trouve souvent entre les franges et le velours (voir Fig. 1 p 6 ). Il existe des tapis ou tentures tissés entièrement et approximativement de cette façon mais où la trame est en laine ou en soie, et par changement de couleurs, forme les motifs.
(Voir Karamanie, Soumakh et Dhurries).

KENARE

Ce terme iranien désigne les tapis dits “Galerie” ou “Passage” ayant une laigeur voisine de un mètre sur une longueur pouvant atteindre trois, quatre ou cinq mètres. Kenar = coin, côté.

KHORASSAN

Région de l’est de l’Iran.
Cette région regroupe principalement les provenances de : Mashad, Birdjand, Tourbaff, Mood.
Les couleurs employées dans cette région sont habituellement le lie-de-vin et le bleu-violet.Le motif traditionnel du Kho- rassan est le. médaillon central avec écoinçons sur champ fleuri ainsi que le dessin Herati.

K’I LIN

ou qilin, qílín, kilin, kirin , kỳ lân : animal fabuleux de la création chinoise – voir article dédié.

KORK

Terme iranien qui désigne la laine prélevée sur les agneaux de quelques semaines, ayant la particularité d’être très douce et soyeuse. Elle est employée principalement à Kashan, Ispahan, Tabriz, et d’une façon générale pour la conception de beaux tapis.
(Attention : l’emploi de cette laine ne signifie pas obligatoirement belle réalisation). (Voir aussi Karakul).

LAVAR. (Voir Kirman Ravar).

MAHI

Terme iranien qui signifie “poisson”. Le motif “Mahi” est dérivé du dessin “Herati » ou les “Boteh” sont remplacés par des poissons stylisés, la disposition générale du motif étant pratiquement la même. On le retrouve souvent dans la région de Mahalat ainsi que parfois au nord de la Perse (Ardébil).

MEHRAB

Terme oriental. Dans toutes les mosquées, il existe une niche, appelée Mehrab, orientée vers La Mecque et représentant la “Porte du Paradis”. Ce motif, généralement appelé à tort “Entrée de Mosquée”, représente cette niche en fond du tapis avec souvent deux colonnes et un lustre central.

MINA KHANI

Motif d’origine iranienne représentant de grosses fleurs ressemblant à des marguerites reliées entre elles par de larges rinceaux. On trouve principalement ce motif dans la région de Veramine et parfois dans celle du Khorassan.

MIR

Ancienne production de la région de Sarabend, où elle fut écoulée et qui donna son nom à la disposition symétrique de petites palmettes remplissant absolument tout le fond du tapis. Ce motif iranien est principalement employé dans cette région (Sarabend Mir). Il a été souvent utilisé ces dix dernières années en Inde et parfois dans la région de Tabriz, plus rarement dans le Khorassan.

MIRZAPUR. (Voir Inde).

MOCHTACHEM. Nom iranien.

Célèbre tisseur de la région de Kashan qui exerça durant la fin du XIXe siècle (dynastie Quadjard). Ses réalisations faites avec des laines exceptionnelles et d’une finesse extrême, portaient le nom de “Kashan Mochtachem ». Depuis, on aurait tendance à qualifier ainsi les tissages récents les plus fins, ce nom étant devenu synonyme de pièces exceptionnelles.

NŒUD

Il existe principalement deux sortes de nœuds employés pour les tissages des tapis :

  • 1 – Le nœud Seneh ou persan,
  • 2 – Le nœud Ghiordes ou turc.

Paradoxalement beaucoup de tapis persans sont exécutés avec le nœud Ghiordes.
(Voir généralités “Les nœuds, le velours” (fig. 2A et 2B)).

PAHLAVI

Cette dynastie régna de 1925 à 1979- Les différents Shah la composant furent :
Reza Shah Pahlavi dit Reza le Grand
Mohamed Reza Shah Pahlavi
A noter : durant le début des années 50, le règne de cette dynastie fut interrompu par Mossadegh qui tenta d’instaurer une république en Iran. Durant le règne de Mohamed Reza Shah Pahlavi, l’Iran connut un certain essor commercial et touristique. Les fêtes de Persépolis en octobre 1971 ont marqué cette époque.

PAKISTAN

Le Pakistan, indépendant de l’Inde depuis la fin de la dernière guerre mondiale, a tranformé en grande partie le tissage du tapis en une “industrie”. La recherche de rentabilité au niveau de la production a entraîné un non-respect des calibres de chaînes, de trames et de laines aboutissant à un tissage dont le but principal est une recherche d’aspect tant au point de vue finesse qu’au point de vue décor.
Cette origine ne peut être classée, malgré quelques exceptions, dans le domaine du tapis véritablement authentique, sa production n’étant pas toujours nouée dans la tradition.
(Voir généralités “noué main, fait main).
A noter une production “Perso-Pakistanaise”.

PENDJAB

Région de l’Inde dont la production principale est celle d’Amritsar.

POCHTI

Terme iranien qui signifie “pour le dos” de “pocht”, “dos”. Appellation de petits tapis mesurant au maximum 80 x 60 cm. QAZVIN. (Voir Kazvine).

QUADJARD

Cette dynastie régna du milieu du XVIIIe au premier quart du XXe siècle. Les différents Shah la composant furent : Mohammad Shah, Fath Ali Shah, Naser-E-Din Shah, Mozafar-E-Din Shah, Ahmad Shah. Elle fut détrônée par celle des Pahlavi. A noter que c’est à la fin de la dynastie des Quadjard que la Perse devint l’Iran.

QASHGAI. (Voir Gashghai).

RATCHLI. (Voir Hatchlou).

RAVAR. (Voir Kirman Ravar).

SAF

Ce terme désigne les tapis dont le décor est composé par la juxtaposition dans le sens de la largeur de plusieurs Mehrab. A noter que cette disposition se retrouve principalement dans certains tapis turcs.

SEDJADEH (Voir Dozar)

SÉFÉVEDES

Cette dynastie régna du début du XVIe vers le milieu du XVIIIe siècle. Les différents Shah la composant furent :
Shah Ismail, Tahmasp Shah, Shah Ismail II, Shah Abbas Le Grand, Shah Hassan.
A noter que le règne de Shah Abbas fut florissant pour l’art (Shah Abbas peut être considéré comme le Louis XIV iranien).

SERAPIE

Le terme Serapie désigne aujourd’hui un motif composé d’un large médaillon central aux contours géométriques avec, en son centre, un dessin floral semi-géométrique rappelé souvent dans les écoinçons.
Serapie, au XIXe siècle, était la dénomination de certaines pièces comportant ces motifs et tissées principalement à Tabriz, Heriz et Mahal.

SOUF (ou suf)

Ce terme désigne un mode de tissage qui, principalement durant l’époque des Séfévides, était étroitement lié à Kashan. Les pièces réalisées de cette manière ont pour particularité d’avoir le fond tissé comme un kélim alors que les motifs sont noués de façon traditionnelle, donnant ainsi des tapis en relief, qui durant les siècles passés étaient généralement en soie naturelle et très élaborés. Les fils de soie formant le fond du tapis étaient souvent doublés de fils de métal précieux (or ou argent).
A noter que ce mode de tissage a été employé à Kirman, Kashan, plus rarement à Tabriz, à Kum Kapi et actuellement à Hereke.

SOUMAKH

Ce terme originaire du Caucase russe, est devenu un mode de tissage identifiant certains kélim dont la particularité est d’avoir, sur l’envers, les résidus des fils de trame. Contrairement aux Karamanie, les Soumakh sont aussi appelés “simple face”. A noter que durant le XIXe siècle, les Soumakh correspondaient à une production exclusivement caucasienne. Depuis, on retrouve ce mode de tissage dans certains tapis d’Afrique du Nord.

SUZANI

Terme iranien qui signifie “fait à l’aiguille”, de “suzan”, aiguille. Il sert à désigner des broderies persanes.

TEINTURES (Voir généralités).

TRAME (Voir généralités).

TURKMENE

Nom donné aux tapis tissés dans la région Est de la mer Caspienne, à la frontière de la Russie, de l’Iran et de l’Afghanistan. Voir principalement Boukhara, Yomouth, Hatchlou, Kizil Ayak.

ZAR

Terme iranien qui désigne une unité de mesure sensiblement supérieure au mètre.

(Voir Dozar et Zaronim).

ZARONIM

Terme iranien signifiant mot à mot : Zar + 1/2.
(Voir Zar). Il est employé pour les tapis dont la dimension est voisine de 150 x 100 cm.

ZEL EL SULTAN

Motif créé entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle, composé de la juxtaposition de vases contenant des bouquets de fleurs. Il signifie “suivant les désirs du sultan”. Principalement employé à Ghom, Kashan et Abadeh.

ZIRKHAKI

Dénomination persane d’un décor.
Traduction : Zir = Dessous, Khak = Terre (et poussière).
Zirkhaki : “De dessous la terre”.
Désigne les décors représentant des objets de fouilles. Ces pièces archéologiques sont souvent des pots, des vases, des coupes, parfois des armes, plus rarement des bijoux. (Employé principalement à Tabriz.)